
Dernière mise à jour: 10 avril 2023
Le roman Shantaram est une aventure épique se déroulant en Inde. Ce bouquin m’a bouleversée, m’a fascinée et m’a hantée à un point tel que je me suis demandée plusieurs fois au cours de ma lecture pourquoi je n’avais jamais entendu parler de ce livre auparavant.
Voilà un récit puissant tant dans sa narration que dans son histoire hors du commun.
Je présente ici le synopsis et une brève critique de Shantaram en espérant que cela te donne envie de lire cette oeuvre magnifique.
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Le roman Shantaram ou découvrir l’Inde clandestine des années 1980
À noter: J’ai lu le roman dans sa version originale anglaise, mais il existe une traduction française.
L’Inde, mystérieuse et insaisissable, fait jaillir des images fortes dans notre imaginaire: les bidonvilles, les couleurs vives, les arômes épicés et piquants, la spiritualité, le chaos des rues, les quartiers surpeuplés, le sable doré des bords de mer et Mumbai, la cité des rêves où les limites n’attendent qu’à être repoussées.
Or, que connaissons-nous vraiment de l’Inde si on n’y a jamais mis les pieds à part ce que l’on véhicule dans les films comme Slumdog Millionaire et Eat , Pray, Love? Peu de choses, en fait, car il s’agit d’un pays aux multiples facettes dont la culture s’avère difficile à saisir pour un étranger.
C’est ici qu’entre en jeu le roman Shantaram. Ce livre nous présente l’Inde sous un angle rarement exploité.
D’abord et avant tout, il s’agit d’une déclaration d’amour à Mumbai et à ses gens.
C’est également un bouquin qui nous fait voir la beauté des slums alors qu’on nous les a toujours présentés comme repoussants et dégoûtants, un livre qui nous ouvre grand les yeux sur la clandestinité et sa fraternité tandis qu’on a tendance à n’y voir que de la violence et de la manipulation.
Enfin, c’est un ouvrage sur la rédemption, celle d’un homme qui a tout perdu par sa propre faute et qui espère, dans le Mumbai de tous les possibles, se racheter.
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Sometimes, we see the past so clearly, and read the legend of its parts with such acuity, that every stitch of time reveals its purpose, and a kind of message is enfolded in it.
gregory david roberts
Synopsis du roman Shantaram
Les grandes lignes de l’histoire
Le roman Shantaram se déroule dans les années 1980 et raconte l’histoire de Lin, un Australien s’étant évadé d’une prison à sécurité maximale pour ensuite se sauver en Inde à l’aide d’un faux passeport. Il escompte se faire oublier dans les rues bondées de Mumbai.
Dès les premiers jours, Lin fait la rencontre de Prabaker, un habitant de bidonville qui deviendra d’abord son guide et son traducteur et, éventuellement, son ami et confident. Prabaker, pressentant que Lin est un étranger particulier, l’initie à un univers habituellement caché des touristes. Il lui montre où se terrent les prostituées, les gangsters et toutes les activités illicites de la ville.
Lin fait aussi la connaissance d’exilés européens et nord-américains, chacun fuyant à Mumbai une difficulté particulière. Certains deviennent des alliés, d’autres créent des embûches.
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Au fil des mois, Lin, ne possédant rien et cherchant un sens à sa nouvelle vie, apprend l’hindi et le marathi, puis choisit d’habiter le même bidonville que son ami Prabaker. Il y ouvre une clinique médicale et lentement, mais sûrement, gagne sa place dans la mafia indienne où il découvre une figure paternelle.
Toutefois, Lin se fait également plusieurs ennemis au passage et il est confronté à la guerre, au meurtre, à la dépendance à la drogue et à la prison (encore).
Lin tombe aussi amoureux de l’énigmatique Karla, une Suisse-Américaine au passé douloureux et au coeur dur. Par contre, le vrai amour de Lin reste Mumbai, ville qu’il décrit avec chaleur, acuité et justesse.
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Oeuvre de fiction ou biographie?
Le roman Shantaram est basé sur la vie son auteur, Gregory David Roberts, ancien héroïnomane condamné à 19 ans de prison, en Australie, pour vols de banque à main armée. Il s’est évadé, tel que raconté dans le roman, puis a voulu refaire sa vie en Inde.
Ainsi, les grandes lignes du bouquin sont véridiques, mais Gregory David Roberts admet lui-même avoir romancé de nombreux aspects et créé la majorité des personnages. Plusieurs événements dans le roman s’inspirent de l’expérience de l’auteur, mais le livre demeure une oeuvre de fiction et non une autobiographie malgré que Lin en soit le narrateur et qu’il s’agisse, de toute évidence, de l’alter égo de Gregory David Roberts.
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This is India. This is the land of the heart. This is where the heart is king, man. The fuckin’ heart. That’s why you’re free. That’s why that cop gave you your phoney passport. (…) They could have fucked you, Lin. (…) But they didn’t do it, and they won’t do it, because you got them in the heart, man, in their Indian fucking heart. (…) That’s how we keep this crazy place together -with the heart. Two hundred fuckin’ languages, and a billion people. India is the heart. It’s the heart that keeps us together. There’s no place with people like my people, Lin. There’s no heart like the Indian heart.
Gregory David Roberts
Critique du roman Shantaram
Ce que j’ai aimé
L’histoire captivante
Le bouquin Shantaram est un page turner. On embarque rapidement dans l’histoire, on s’attache à Lin et on veut tout de suite savoir ce qui lui arrivera. Le lecteur demeure curieux du début à la fin, et ce, malgré qu’une partie de la trame narrative soit parfois tirée par les cheveux. On y croit, on adore Lin, ses accolytes et Mumbai, et on se retrouve complètement happé par ce récit. Ce bouquin fascine, envoûte.
Le réalisme
J’ai aimé qu’il n’y ait pas de fleur bleue ni de romance léchée. Les personnages et l’histoire ne possèdent rien de stéroétypées et les personnalités présentées sont éclatées et bien définies.
Le style de l’auteur
Ce livre est extrêmement bien rédigé. Les descriptions sont toujours right on et saisissantes. De notre canapé, nous entendons les bruits et sentons les odeurs, nous ressentons la torture et la douleur physique, nous vivons la dépendance à l’héroïne, puis l’amour tout comme la colère nous possèdent.
En plus, Gregory David Roberts est capable de réflexions profondes et ses pensées nous laissent régulièrement songeurs.
Enfin, la montée dramatique est superbement construite et les thèmes du roman Shantaram m’ont également beaucoup plu, soit cet amour inconditionnel pour Mumbai et le chemin vers la rédemption.
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Luck is what happens to you when fate gets tired of waiting.
gregory david roberts

Ce que j’ai moins aimé
Les longueurs
Comptant près de mille pages, le roman Shantaram est costaud. J’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs, particulièrement dans les dialogues qui mériteraient d’être abrégés. Je comprends que cela permette de mieux connaître le psyché des personnages et de s’en faire une meilleure image, mais j’ai quelquefois eu envie de couper court aux conversations. Il en va de même pour la narration de certaines scènes.
Trop de personnages
Ce bouquin présente un grand nombre de personnages et cela s’avère parfois mélangeant pour le lecteur. Bien qu’ils servent l’histoire, quelques-uns auraient simplement pu agir comme figurants sans que l’on précise leur nom ou des pans de leur histoire.
Khaderbai once said that every virtuous act is inspired by a dark secret. (…) The little good that I’ve done in the world has always dragged behind it a shadow of dark inspiration. (…) Redemption’s climb is the steepest if the good we did is soiled with secret shame.
Gregory David Roberts
Informations pratiques
- Titre: Shantaram (2005)
- Auteur: Gregory David Roberts
- Maison d’édition: St. Martin’s Griffin (version originale anglaise) et Flammarion (traduction française)
- Prix: 25$ (paperback)
- Disponible également en format ebook (14$)
- 946 pages
At first, when we truly love someone, our greatest fear is that the loved one will stop loving us. What we should fear and dread, of course, is that we won’t stop loving them, even after they’re dead and gone. (…) And sometimes, my friend, the love that I have, and can’t give to you, crushes the breath from my chest. Sometimes, even now, my heart is drowning in a sorrow that has no stars without you, and no laughter, and no sleep.
Gregory David roberts
Mot de la fin
J’espère avoir réussi à rendre hommage à cette oeuvre remarquable de la littérature de langue anglaise. Est-ce un type de lecture qui t’interpelle? Peut-être as-tu déjà lu le roman Shantaram? N’hésite pas à partager tes impressions en commentaire!
En terminant, si les bouquins en lien avec le voyage t’intéressent, je t’invite à visiter la page Livres voyage du blogue pour diverses suggestions.
En-tête de l’article: Photo by Alfarnas Solkar on Unsplash
Cheers for reading!
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Merci pour cette belle chronique et pour les citations qui illustrent le style du roman 🙂
Avec plaisir! 🤩
Merci pour la découverte, belle plume vraiment 🙂 hésites pas à venir faire un tour sur mon site Intel-blog.fr et à t’abonner si ça te plaît 🙂
J’en prends note pour une lecture prochaine… J’ai vécu et travaillé 13 ans en Inde, notamment des séjours à Mumbai et plus largement au Maharashtra où je contribue à un programme de collection et documentation de chants des femmes paysannes (voir https://grindmill.org/). Donc j’aime beaucoup revoir et ré-entendre ces impressions innombrables de vécu dans cette région du monde. Ce roman (autobiographique) me paraît un excellent remède à la nostalgie ! 🙂
Oh, wow, quelle belle expérience! J’espère que le roman te plaira!
(Je suis désolée du délai pour répondre à ton commentaire; il s’est retrouvé dans les commentaires indésirables, je ne sais trop pourquoi…)
J’ai commandé ce livre juste avant de lire ton article, j’ai hâte de le recevoir !
Drôle de coïncidence! 😀
Excellente critique Anne-Marie mais le sujet me rebute. Je suis allergique aux histoires de drogue depuis qu’un prof de cégep nous avait obligé à lire On the road de Jack Kerouac.
Bon dimanche!
Haha, je comprends! C’est sûr qu’avec 950 pages à lire, il faut être intéressé par le sujet!
J’en suis à la moitié. La critique est tout à fait juste. La partie ou ils discutent de philosophie en fumant du hash est longue, j’ai presque décroché. Il y a des envolées littéraires un peu maladroites mais ça reste fascinant surtout pour quelqu’un comme moi qui a toujours été intéressé et attiré par ce pays. Les standing babas sont un must. Les lépreux aussi. Et je n’ai pas fini.
Je ne vais rien te divulguer puisque tu n’as pas fini le roman. 😉 Je suis aussi fascinée par la culture indienne et hindou bien que je n’aie pas encore mis les pieds dans ce pays.