
Je dois être honnête: cette semaine, I’m not in the mood. Je trouve difficile de trouver un sujet et de parler de voyage comme si de rien n’était.
Ce “rien n’était”, c’est l’Ukraine. Comment faire abstraction de ce qu’il se passe là-bas? Pourtant, on le fait pour tous les autres conflits, me diras-tu.
C’est vrai, mais je ne peux pas passer outre celui-ci. Cette semaine, je trouve que parler de voyage a quelque chose de déplacé. Voici pourquoi.
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Pourquoi parler de voyage est parfois indécent
J’aborde dans ce billet une réflexion personnelle qui n’aura aucun impact dans le grand ordre des choses. I know that. La vie continue et mon prochain article portera sur des conseils de voyage, comme à l’habitude.
Or, voyager, c’est s’ouvrir l’esprit, découvrir de nouvelles réalités et s’exposer à ce que d’autres humains vivent. Une fois que l’on a goûté à cela, une fois que cette conscience collective est éveillée en nous, il s’avère ardu de la taire.
Aimer voyager, c’est volontairement accepter qu’une partie de l’humanité entre en nous, c’est décupler sa sensibilité aux réalités d’ailleurs et garder en soi des parcelles de vie issues de l’étranger.
C’est pourquoi il demeure impossible pour moi de fermer les yeux sur ce qu’il se passe en Ukraine.
Pourquoi ce conflit me dérange plus que d’autres
Alors que je suis emmitouflée dans mon confort, avec un salaire régulier qui entre, alors que je possède tant, que je respire librement et que j’évolue en toute sécurité, oui, je trouve ça carrément indécent de parler de voyage aujourd’hui. Parce que c’est du superflu, un petit extra, un plaisir exclusif aux pays développés.
Et il y a des jours où ça me lève le coeur.
Pourquoi aujourd’hui précisément? Je ne suis pas naïve ni aveugle, je sais bien que l’invasion de l’Ukraine n’est pas la première guerre qui menace, détruit et dégoûte. Il y a la Palestine, l’Afghanistan, l’Irak, le Rwanda et j’en passe.
Je réalise que des droits humains sont violés quotidiennement dans de nombreux pays sur cette planète. Je constate, sur mes réseaux sociaux, à la télévision et dans les journaux l’horreur à laquelle doivent faire face mes semblables, et c’est encore plus vrai pour les femmes.
Ce n’est pas la première fois que je passe avec insouciance chez Starbucks tandis que des bombes tombent sur des quartiers résidentiels à l’étranger. Ce n’est pas la première fois que je me brosse les dents tranquillement, le soir, alors qu’on abuse de quelqu’un ailleurs dans le monde. Ce n’est pas la première fois que je me gave au restaurant pendant que d’autres crèvent de faim.
Et tout cela ne m’a jamais empêchée d’écrire une ligne.
So why does it bother me more today than any other day? Peut-être que je vieillis. Peut-être que j’en ai marre de me regarder le nombril. Peut-être que je réalise que tellement de choses sont futiles et qu’on devrait apprendre à se concentrer sur l’essentiel.
Peut-être aussi que je suis découragée du genre humain. Peut-être que je suis frustrée de ne pas avoir de solution et que je me sens impuissante devant les idées démentes de ceux qui se proclament des leaders.
La proximité culturelle et historique
Or, je crois surtout que cela vient du sentiment de proximité. Je ne parle pas de proximité physique, car le Canada est vaguement safe de l’autre côté de l’océan, sur son propre continent. Je parle de proximité culturelle, d’abord, puis de partage historique.
Les deux grandes guerres mondiales ne se trouvent pas assez loin derrière pour qu’on les ai oubliées. Je regarde ce drame ukrainien et, comme beaucoup d’entre nous, je ne peux faire autrement que d’y voir un rapprochement. Une répétition. Une leçon non apprise.
Cela me pertube. Que les pays de la Terre entière se retrouvent scindés en deux camps et que l’Occident vive un début d’envahissement, I find that extremely disturbing.
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Je n’ai pas la prétention de comprendre parfaitement les liens entre la Russie et l’Ukraine ni leurs différents politiques. Je ne suis pas au fait des lois internationales en terme de guerre et de conflits entre nations. Je suis juste une petite enseignante du Québec qui regarde ce qui arrive dans le monde avec des yeux anxieux et, possiblement, légèrement incultes.
Toutefois, je sais qu’en Ukraine, au moment où j’écris ces lignes, des civils dorment dans le métro, que d’honnêtes citoyens fuient, se battent et enterrent leurs morts. Je reconnais que des gens perdent tout, vivent dans la peur, voient leurs droits et leur démocratie bafoués.
En Russie, ce n’est pas mieux. On musèle un peuple, on brime sa liberté d’expression déjà chancelante. On brainwash de jeunes militaires, on ment et on ose employer le mot “nazi”. Cette population se retrouve de plus en plus isolée, sans emploi, sans argent, sans vérité.
I feel sick to my stomach, pour tout te dire. J’ai une impression crasse de déjà-vu.
Et je devrais construire pour ce blogue un superbe itinéraire pour voyager quelque part? Je devrais être en train de te convaincre que telle destination est fabuleuse? Je devrais t’encourager à sortir de ta zone de confort et à penser à ta satisfaction personnelle?
I don’t know guys, but this week, I just can’t do it. Cette semaine, le must était de reconnaître les horreurs du monde.
L’heure est grave. Alors que je souhaite que ce conflit se règle rapidement, tandis que j’espère que nos dirigeants fassent tout pour éviter une grande guerre tout en ne laissant pas l’Ukraine dans le pétrin, I wonder if there is anybody listening. I wonder if anyone remembers.
Mot de la fin
Voilà qui résume les raisons pour lesquelles j’ai un blocage à parler de voyage, ne serait-ce que temporairement.
Et toi, comment vis-tu ce conflit de l’extérieur, mais aussi de façon intrinsèque? J’ai hâte de te lire en commentaire! Échanger et partager n’a jamais été aussi important. ❤
En-tête de l’article: Image by ELG21 from Pixabay
Cheers for reading!
Je crois que beaucoup de monde sont découragés comme toi!
On commençait à voir la lumière au bout du tunnel pour la pandémie… et bam! On se retrouve en potentielle guerre mondiale!
Je comprends ce que tu dis, mais je continue sur mon propre blogue car je crois que ça peut soulager un peu le stress des autres.
Absolument! Et je reviendrai avec mon propre programme habituel la semaine prochaine. The show must go on, comme dirait l’autre…
eh oui on continue la vie presque normalement mais une chose que j’essaie est de ne pas regarder les informations a la tele que je n’ecoute que tres rarement de toute facon. Je sais bien que cela ne va pas changer ce qui se passe la-bas mais – c’est peut-etre egocentrique- je tiens a garder mon equilibre mental . Si je ne peux pas changer ce qui se passe la-bas a quoi ca sert que je stresse avec. Je sympatise avec la population de l’Ukraine . Mais qu’est-ce qu’on peut faire? Je comprends que tu aies eu besoin d’ecrire ce texte sur ton blog et je crois que c’est une bonne chose de t’exprimer sur cette terrible guerre. Sur mes blogs – je parle de marche ou des activites qui font partie de ma vie et je prepare mes posts quelques semaines a l’avance quand j’ai le temps donc de mon cote je ne change rien. Il faut garder espoir pour que la vie de ces gens ne soit pas un total desastre.
Eh oui! La vie doit continuer pour nous! On n’y peut rien.
J’aime Bien !!